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Cession d’un fonds de commerce : Les formalités auprès de la banque, du registre de commerce et de la TVA

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2025

Comprendre et anticiper les démarches essentielles pour transmettre son activité en toute sérénité.

La vente d’un fonds de commerce en Belgique impose d’accomplir un certain nombre de formalités administratives et fiscales, non seulement auprès des organismes officiels, mais aussi auprès de la banque et des services de la TVA. Pour éviter tout retard ou complication, il est recommandé de bien anticiper chaque étape. Voici un aperçu des formalités clés à réaliser.

1. Les démarches auprès de la banque

Informer sa banque de la cession

La première étape consiste à prévenir votre banque de votre intention de céder votre fonds de commerce. Pourquoi ?

  • Clarifier la situation financière : Si vous avez un prêt professionnel ou un découvert autorisé, la banque voudra connaître la date exacte de la cession.
  • Mettre à jour les garanties : Dans le cas où le fonds de commerce servirait de garantie pour un emprunt, la banque devra réévaluer les conditions de ce prêt.
  • Coordonner les opérations bancaires : Assurez-vous que tous les mouvements financiers liés à la vente (règlement du prix, remboursement anticipé, etc.) puissent se faire sans blocage.

Régler les emprunts en cours (le cas échéant)

Si vous avez souscrit un crédit professionnel pour développer ou acquérir votre fonds de commerce, il vous faudra :

  • Négocier un remboursement anticipé : Selon votre contrat, des indemnités de remboursement anticipé peuvent s’appliquer. Il est donc crucial de se renseigner au préalable sur les conditions.
  • Envisager le transfert de crédit : Dans certains cas, l’acheteur peut reprendre le crédit en cours, à condition que la banque accepte et que les garanties soient adaptées.

Fournir les preuves de solvabilité à l’acquéreur

Enfin, pour rassurer l’acquéreur, vous pouvez obtenir auprès de la banque :

  • Une attestation de solde de compte : Montrant que vous n’êtes pas à découvert, ou que vos dettes bancaires sont clairement identifiées.
  • Un historique bancaire : Permettant de justifier la cohérence entre vos comptes et les résultats financiers présentés à l’acheteur.

2. Les formalités auprès du registre de commerce (Banque-Carrefour des Entreprises)

La radiation ou la modification de l’inscription

En Belgique, toute entreprise est enregistrée auprès de la Banque-Carrefour des Entreprises (BCE). Lors de la cession d’un fonds de commerce :

  • Le vendeur doit procéder à la radiation ou à la modification de son inscription si la vente entraîne l’arrêt ou la modification de l’activité.
  • L’acheteur doit, de son côté, s’enregistrer ou mettre à jour ses propres données (nom, forme juridique, objet social, etc.) pour refléter la nouvelle réalité de l’exploitation.

L’actualisation des données dans le cas d’une société

Si le fonds de commerce est exploité via une société (SRL, SA, SPRL, etc.) :

  • Changement de gérant ou d’administrateur : Si l’acheteur reprend les parts de la société, il faut mettre à jour les organes de direction auprès de la BCE.
  • Publication au Moniteur belge : Les modifications statutaires doivent faire l’objet d’une publication officielle, permettant aux tiers de prendre connaissance du changement de propriétaire ou de direction.

Preuve de non-faillite

Lors de la vente :

  • Le vendeur peut être amené à produire un certificat de non-faillite pour prouver qu’il ne se trouve pas en procédure de liquidation ou de redressement.
  • L’acheteur, quant à lui, doit également justifier de sa capacité à exploiter le fonds, notamment en fournissant ses propres références (ou en s’assurant qu’il remplit les conditions légales pour exercer l’activité).

3. Les obligations et formalités auprès de la TVA

Identifier le régime TVA applicable

La vente d’un fonds de commerce peut, selon les circonstances, bénéficier d’une dispense de paiement de la TVA. En Belgique, on parle souvent de “transmission universelle ou partielle d’une universalité de biens” (TUCB) :

  • Exonération possible : Si le fonds de commerce est vendu “en bloc” (clientèle, droit au bail, équipements), et que l’activité est poursuivie par l’acheteur dans les mêmes conditions.
  • Opérations soumises à la TVA : Si la cession ne peut pas être considérée comme une transmission universelle (par exemple, si la vente ne porte que sur certains éléments isolés), alors la TVA pourrait s’appliquer sur la valeur des biens cédés.

La déclaration de cessation d’activité

En tant que vendeur, vous devez informer l’Administration de la TVA que vous cessez votre activité :

  • Dépôt d’une déclaration de cessation : Elle doit être effectuée dans un délai déterminé (souvent un mois) après la cession.
  • Régularisation des derniers mois : Vous devrez déposer une dernière déclaration TVA pour les opérations réalisées avant la vente, régler d’éventuels soldes ou récupérer des crédits de TVA.

Les obligations de l’acheteur face à la TVA

L’acheteur, de son côté, devra :

  • Se déclarer comme assujetti auprès de l’Administration de la TVA s’il exerce une activité soumise à la TVA et n’est pas déjà inscrit.
  • Mettre à jour son numéro de TVA : Si l’acheteur est déjà actif, il peut simplement notifier l’Administration du changement d’activité ou de l’extension de l’objet social.

4. Autres étapes et bonnes pratiques

Rédiger et publier l’acte de cession

La cession d’un fonds de commerce se concrétise par la signature d’un acte (sous seing privé ou notarié). En Belgique, la plupart du temps, un notaire ou un avocat spécialisé peut s’en charger.

  • Publication au Moniteur belge : Souvent requise pour officialiser la vente auprès des tiers (créanciers, bailleur, administrations).
  • Notification aux créanciers : Dans certains cas, les créanciers du vendeur peuvent faire opposition s’ils estiment que la vente menace leur remboursement.

Vérifier les dettes fiscales et sociales

Pour éviter tout litige, l’acheteur réclamera généralement des attestations prouvant l’absence de dettes du vendeur envers l’ONSS, le SPF Finances, etc.

  • Attestation de non-dette fiscale : Émise par le SPF Finances, elle certifie que le vendeur est à jour dans le paiement de ses impôts.
  • Attestation ONSS : Prouvant que les cotisations sociales ont été payées pour le personnel.

Négocier la reprise ou le non-reprise du personnel

Dans certains cas, surtout si l’entreprise a des salariés, la reprise du personnel est obligatoire ou fortement recommandée. Il est donc essentiel de clarifier en amont :

  • Les contrats de travail : Qui est repris ? À quelles conditions ?
  • Les droits acquis : Ancienneté, congés payés, avantages divers.

5. En résumé

La cession d’un fonds de commerce en Belgique ne se limite pas à signer un contrat avec un acquéreur. De nombreuses formalités sont à respecter, que ce soit auprès de la banque pour solder d’éventuels crédits, auprès de la Banque-Carrefour des Entreprises pour mettre à jour ou radier les données relatives à l’activité, ou encore auprès de l’Administration de la TVA pour déclarer la cessation.

En anticipant ces démarches, en s’informant précisément sur le régime TVA applicable et en veillant à fournir les attestations nécessaires (notamment celles de non-dette), vous sécurisez votre transaction et minimisez les risques de litige. Une bonne préparation, associée à un accompagnement par des professionnels (comptables, notaires, avocats), demeure la clé pour transmettre efficacement votre activité et permettre à l’acheteur de la reprendre dans les meilleures conditions.

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